A partir de 22h, plus moyen de se commander un mojito. Couvre-feu sur les bars et restaurants-bars, on prend la température !
Dans le centre de Bordeaux, la température est givrée. Les patrons sont englués dans une incompréhension teintée d’amertume et plus rarement, de résignation. Un point commun, leur dignité.
« Encore la restauration qui trinque, on est les boucs-émissaires ! Au moment où on remonte la pente, coup de massue et on attend toujours les aides de l’Etat. -(En effet, l’aide ne concerne que les établissements ouverts depuis 3 ans) – On respecte les gestes barrière avec une grande vigilance, alors pourquoi ? Les bars de nuit, avec la proximité des gens qui dansent, l’excès d’alcool, on peut comprendre. Mais aucune différence n’est faite. On est les oubliés..»
« On stigmatise notre profession. Les gens vont passer leurs soirées au restau, on ne les empêchera pas de sortir. Comme le dit justement Etchebest, qu’en est-il des transports en commun ? »
« On est déçus, dégoûtés. On a adapté notre agencement intérieur, regardez l’écran transparent que nous avons dressé le long du bar.»
« Cette mesure est totalement inutile. Fermer à 22H n’a aucun sens, les gens vont se retrouver ailleurs par centaines. Pendant le confinement, c’est ce qui se passait. »
« Je suis fracassé, Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir après 20 ans d’exercice. On marche sur la tête, avec leur raisonnement illogique. A 22H, la Covid pointe son nez ? J’ai déjà dû licencier à cause du confinement, fermer 2 jours par semaine. Les charges sont trop élevées, le problème est que nous ne sommes pas en charges réelles. J’ai dû me réapprovisionner quand on a pu circuler à nouveau, sans me douter que cette mesure nous tomberait dessus. Du coup, j’essaie de faire de la vente pour compenser, mais en sous-effectif, c’est compliqué. … »
Espérons qu’ils vont sortir du collimateur, santé !