Le must des Gourmets
On nous a rabâché les oreilles qu’il fallait déboucher du blanc pour le poisson et du rouge pour la viande. Ces dinosaures sévissent encore, disséminés un peu partout dans l’Hexagone, leurs descendants ultra tradis n’en démordent pas.
Nous, les bordelais, les éclaireurs mondiaux du vin et ce en toute humilité, Bordeauxrico ! Nous dégustons nos huitres en exclu sur du rouge. A ceux qui vous traiteront d’hérétique, répondez doctement que nos sommeliers préconisent d’associer le vin à son terroir, pour une merveilleuse harmonie. L’impératif étant de le servir graduellement, selon sa qualité et son intensité.
En apéritif, un Sauternes, un Gaillac, un Montbazillac ou un rouge bio local seront de mise.
Le moelleux du poisson censé se raffermir au contact des tanins, s’épanouira en bouche avec des vins rouges de garde à maturité, Saint Julien, Margaux, St Emilion.
La viande raffole du vin blanc. A condition toutefois de veiller à sa cuisson, de caraméliser la peau du veau, poulet ou porc. Le bœuf en sauce épicée, le foie gras poëlé, le sauté d’agneau sucré-salé de Pauillac, l’oie, se régaleront d’un vin blanc sec.
Nous reconnaissons toutefois que l’entrecôte bordelaise, cuite sur des sarments de vigne crépitant dans la cheminée, s’accorde de fait à un St Emilion grand cru.
Alors, contraints d’économiser le restau, lâchez-vous sur des mets de qualité en fouinant aux Capus. Les caves à vin restent ouvertes, elles vous attendent sans risque, la foule ne se bouscule pas au portillon. Avec cette température clémente, dégustez dehors sur un tonneau des bijoux pour le palais. Soyez audacieux, osez ! A vos fourneaux, avec ou sans tablier, innovez, éclatez-vous pour muscler vos papilles le temps de retrouver une vie normale.
Nous rappelons notre soutien aux restaurants et bars, en leur souhaitant de tout cœur de tenir bon !