Depuis 2015 l’Institut Culturel Bernard Magrez expose régulièrement des artistes locaux et nationaux de demain afin de les propulser sur la scène de l’art contemporain. Pendant 3 mois la galerie d’art reçoit le street artiste David Selor qui nous expose la fragilité physique des œuvres faites en extérieur. Cela passe par un choix de support, de couleurs, de sujets afin de traiter de la solitude à plusieurs, de la dégradation qui embellit, et autres paradoxes comme l’amour et la haine, la rue et la toile…
Institut Culturel Bernard Magrez 16 rue de Tivoli, Bordeaux Galerie ouverte les samedis et dimanches de 13h à 18h Du 15 janvier au 27 mars
L’univers de David Selor
Après des débuts dans le graffiti en 2007, c’est en 2013 que la vie artistique de David Selor bascule, à l’occasion d’un service civique à Lisbonne dans un centre d’accueil pour personnes autistes. « Une épiphanie ». D’abord naïvement dessiné, les premières apparitions de son personnage phare, le Mimil, sont arrivées sur les murs de la ville, pour imager l’humain dans sa forme la plus instinctive.
Le Mimil, c’est le nom de l’espèce qu’il a donné à son personnage afin d’ouvrir les réponses à la fatidique question « qu’est-ce que c’est comme animal ? ». Il souhaite inviter ainsi le spectateur à se questionner sur ce qu’il raconte, ce qu’il rêve plutôt que sur sa nature même.
En 2014, Selor décide de se consacrer totalement à la peinture. Passé brièvement par les beaux-arts de Bordeaux la même année, il décide de créer son propre système, peindre dans la rue, mais dans le respect des biens d’autrui, inondant la ville de son personnage poétique. Le concept est simple, une couleur de fond uni, un personnage et une phrase philosophique.
Ses débuts avec le Mimil sont pour lui comme une thérapie grâce à ses messages, tantôt personnels, tantôt engagés ou humoristiques. Ses aphorismes résonnent chez les personnes qui l’ont soutenu sans conditions, un sentiment incroyable pour l’artiste.
Par la suite, les commandes de tableaux et de murs se sont multipliées et lui ont permis de voyager. Mimil est partout : Bruxelles, Doel, Londres, Fès, Portos, Athènes, Naples, Rome, Paris, Montpellier, Sète, Marseille, Lyon, Nantes … mais le nid reste Bordeaux.
Désormais le travail de Selor a plusieurs facettes. L’artiste jongle entre l’atelier, les commandes murales, et son travail «Street Art». Des fresques toujours plus grandes s’invitent au fur et à mesure même si l’espièglerie de son Mimil continuera à s’immiscer toujours là où on ne l’attend pas.
Le petit conseil de l’artiste pour parcourir son expo…
“Ce que je peux résumer pour vous guider dans cette exposition c’est de créer vos propres histoires, en cherchant les différents degrés dans vos interprétations. Car ce sont les seules valeurs immuables dans mon travail de peintre. »
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